mercredi 27 avril 2011

De l'argent des Incas (à Potosi) à l'or du Temps (à Sucre)

Le cap est mis vers le sud. Les deux villes que nous traverserons dans ce post constituent de solides rivales à la capitale en titre. La Paz n'a qu'à bien se tenir ! Première étape, Potosi. Ce nom vous est peut-être familier, pour nous il ne l'était pas. On y dénombrait au 17ème siècle quelques 165.000 habitants (l'équivalent de Paris à la même époque) qui fourmillaient autour d'un véritable trésor, El Cerro Rico, la colline riche. 

El Cerro Rico
Les Incas qui y découvrirent de l'argent avant l'invasion espagnole, décidèrent de ne pas l'exploiter car ils avaient entendu en s'en approchant une explosion divine, "Potoch'i", qui donna donc son nom à la ville. Les espagnols, peu de temps après, firent bien peu de cas de ces croyances et commencèrent l'exploitation, en exploitant en premier lieu... les Incas. 
Le sincrétisme religieux et pictural (en haut la Pachamama, en bas, le pouvoir religieux catholique)
L'influence espagnole se ressent à chaque coin de rue oú se dressent les plus beaux couvents et églises baroques d'Amérique latine.

Pas le meilleur exemple, mais je n'ai que ca - la Cathédrale
C'est en visitant la Casa de la Moneda, au sortir du bus de nuit que nous découvrons cette histoire. Mais elle ne s'arrête pas là et nous apprenons que c'est ici-même, dans ce bâtiment, que l'argent était transformé en pièces de monnaie et acheminées vers l'Europe jusqu'en 1869. 

Dans cette figure bizarre, deux hommes, l'heureux español et l'indigene amer
Après l'or des Incas, leur argent ! Potosi et ses habitants auraient, dit-on, contribué à la naissance primitive du capitalisme. Aujourd'hui, les pièces de monnaie ne sont plus fabriquées en Bolivie et leurs billets sont imprimés en France...
C'est donc désormais une ville bien calme oú tout semble s'être assoupi dans laquelle nous déambulons à plus de 4.090 mètres d'altitude. Richesse du passé, elle pourrait bien retrouver son rôle économique prépondérant dans les annés à venir avec l'exploitation du lithium dans le Salar d'Uyuni, à quelques heures de là. A côté de ces ressources, d'autres richesses brillent subrepticement le long du trajet qui nous mène vers Sucre : nous décidons de partir légers pour cette excursion à trois heures de là. Nous passons ainsi d'un altiplano rouge vif à des vallées vert mordant. Au passage, l'argent semble encore joncher le sol des montagnes et les rend encore plus scintillantes sous un ciel sans nuage. 

Dès notre saut du taxi, Sucre nous surprend par sa blancheur, son ordre et sa propreté si peu boliviens, ses parcs et arbres et ses rues sans voiture. 


Nous sommes dans la capitale officielle, mais sans jamais se l'avouer, Sucre perdit petit à petit parlement, palais présidentiel et ambassades. Pour la consoler, les bâtiments coloniaux tous somptueux et baroques ne purent déménager et lui donne aujourd'hui son charme endormi, à elle aussi. Nous choisissons donc d'élire domicile pour un certain temps dans cette cité blanche. 

Sucre

Le programme est aussi léger que l'air : visite de l'université, vidée de ses étudiants pour cause de grèves, flânerie dans le couvent de la Recoleta, réplique de l'Espagne andalouse, overdose du marché et amicalerie avec des chambériens. 
 
La silencieuse université
 
Le Convento de la Recoleta




Le cedre de la Recoleta

Le marché et ses patates



Les chambériens représentés par Playmomo
L'or du Temps
Entre ces moments "actifs" et pour rassurer quelques inquiets, nous progressons dans notre reportage. Quelques chiffres tout de même pour mesurer notre productivité : sur 13 entretiens, quelques 15 heures d'enregistrement, 4 en francais, 9 en español, 11 débobinés, 1 plan figé pour l'élaboration du reportage final, 1 financement assuré par le Val de Marne et 2 en attente (dont celui de Nicolas Hulot ! Nicolas si tu nous entends) et 1 blog encore vierge... Entre cette parenthèse quantitative, j'ai oublié de vous dire que nous sommes revenus à Potosi poursuivre notre découverte de la ville et notre travail intensif. Nous croiserons ici Arnaud, un belge venu s'installer il y a 30 ans pour assouvir sa passion des instruments et de la musique andine qu'il partagera sans limite avec nous. Nous finirons, en ces temps pascuaiens, dans le couvent carmélites de Santa Teresa tout en regardant passivement une procession traditionnelle. 

Santa Teresa



L'indétronable carte

1 commentaire:

  1. Mais y a des gens dans cette ville ?!
    Sinon très belles photos. Avec les maisons blanches on se croirait a l'île de ré :)
    Bises
    Tom

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