mercredi 16 février 2011

Baños : de la montagne à la jungle

Nous sommes arrivés à Baños avec l'espoir d'un climat plus clément que dans les hautes montagnes et avec l'intention de séjourner pour quelques jours de repos avant de s'enfoncer dans la jungle amazonienne pour quelques semaines.
Julie était encore convalescente quand nous sommes arrivés, et après deux jours de sommeil bien réparateur, nous avons commencé à découvrir les hauteurs de cette station thermale très prisée de la classe aisée équatorienne.
Baños est une ville importante mais paisible dont l'activité principale est le tourisme : en témoignent les centaines de petites agences touristiques et d'hostals qui jonchent les rues, proposant des locations de buggies assourdissants pour pétarader dans les montagnes, des excursions dans la jungle (3 jours auprès de vrais indigènes non contactés !!), des journées rafting, canyonning, locations de vélo...
Bref, on nous voit venir avec nos tronches de blancs becs, et tout ce piège touristique pour backpackers ne nous met pas forcément très à l'aise. Mais bon, c'est le jeu me direz-vous !
La rançon de cette popularité auprès du Lonely Planet, c'est que dans les rues, on croise autant d'équatoriens que de blancs...

Banos, station thermale surplombée de volcans

Comme Grenoble, Baños est entourée de montagnes. Mais ce n'est pas vraiment le même genre de montagne.
En lieu de place d'un Vercors et d'une Belledonne ronflants, nous avons droit au Tungurahua, le volcan le plus actif d'Equateur (la dernière éruption remonte à 2008 et tous les habitants avaient dû évacuer la ville pour plusieurs semaines).

En plus du premier plan, on distingue Julie
qui, comme d'habitude, garde une bonne longueur d'avance.

 Mais puisqu'il semble que le volcan soit assoupi, nous allons en profiter pour aller chatouiller ses flancs et observer la faune et la flore qui peuplent ses environs : flor-ilège :

La coccinelle du coin est bien bronzée

Connait pas le nom, mais très jolies...
Y est t'y pas mignon ce ptit papillon ?



Dans la famille Pigeon, le papa...

La Julitus guidus du routardus, ici à l'état sauvage...

Les paysages traversés rappellent les collines quadrillées de champs comme nous les avons découvertes sur la boucle du Quilotoa, mais cette fois-ci, nous découvrons également une flore beaucoup plus abondante, et une humidité qui jusqu'ici nous avait épargnés.



Il semblerait tout simplement que nous nous soyons rapprochés des plaines et de la forêt Amazonienne qui ne se trouve plus qu'à quelques encablures. 

Entrainement commando avant l'entrée dans la jungle
Après cette débordante activité, vous en conviendrez (opération commando, observation de la faune et de la flore et quelques heures d'ascension et d'approche du volcan), nous nous étions promis de faire une halte au café del Cielo que nous avions nargué à la montée. En descendant les marches des escaliers y menant et, à l'aplomb de la montagne, nous découvrons un peu en hauteur quatre piscines magiques vêtues de mosaïques bleues. En un tour fabuleux, mais non moins douloureux, de "tarjeta" (sésame : VISA), notre café se transforme en trois heures de détente dans les eaux sulfureuses (mais filtrée, ce qui évite d'avoir l'impression de se baigner dans de la boue jaune) du volcan avec vue plongeante sur Baños et en prime un délicieux repas végétarien à la fin.

Une certaine idée de la tranquillité #4
Au début, tout impatients, nous sautons de piscine en piscine, puis, le temps et la température de l'eau aidant, nous commençons à mollir tout comme nos doigts et nos orteils.

Au bout de trois heures, je commence à avoir du mal à sortir la tête de l'eau...


 15 C°, c'est pas assez, je préfère celle à 30 C°

La nuit nous rappelle à l'ordre et après ces bains à 30 C°, 40 C° et 50 C° nos muscles doivent à nouveau se réveiller pour dévaler la pente qui nous ramènera dans le bruit de la ville.


L'une des autres activités fétiche de Baños ce sont les 60 kms qui séparent cette bourgade de la ville la plus importante de l'Oriente (région de l'Amazonie en Equateur), Puyo.
On passe ainsi de 1800 mètres d'altitude, dans les Andes, à 950 mètres, dans la jungle. J'en conviens, jusque là ça ne semble être que de la descente...

Pour 5$, on peut pas non plus demander le casque de vélo, celui du roller fera l'affaire

Mais détrompez vous, nous avons eu de solides montées qui nous ont permis d'apprécier cette "Route des cascades" surplombant le déchaîné et boueux Rio Pastaza.



D'une végétation andine, que vous commencez à bien connaître, nous sommes passés à un monde luxuriant mais assez inhospitalier.
Sur les portions de sentier touristique (rares mais appréciées car sans voiture), nous découvrons des fougères atteignant 2 à 3 mètres de haut, des cascades dissimulées derrière des rideaux de lianes et autres végétaux - dont les noms me manquent - suspendus hors du temps. Les bruits se sont faits plus inquiétants et inconnus (excepté les chiens qui ont failli croquer à plusieurs reprises les mollets de Marc).
Ici, le vert est roi, l'homme n'a qu'à bien se tenir ! 

Pourtant, si certains ruisseaux paraissent immaculés, d'autres bords de route sont jonchés de détritus dont les habitants ne savent que faire. Difficile équilibre.

Les trois prochaines semaines en WWOOF chez Tamia Yura et au coeur de Parque Nacional Yasuni dans la station scientifique nous permettront (peut être) de mieux comprendre cette relation Homme - Nature dans un tel milieu.

(Marc ajoute : "on dirait du Levi-Strauss", sur un ton des plus taquins, vous vous en doutez).
Arrivée sur Mera, après 50 kms, nous rendons les armes




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