Au milieu de nul part...un bus crève, nous dedans ! |
Avec le même flegme que les Equatoriens, les Péruviens ne s’affolent ni du bruit éclatant et réveillant tous les cactus de la vallée, ni même du caractère vieillissant de la roue de secours. Après une halte d'une heure, notre route se poursuit au travers de villages haut perchés où les maisons sont ici bel et bien finies avec des briques de terre et des façades colorées quand celles-ci ne sont pas barriolées de noms des candidats à la présidentielle du 10 avril prochain. La route continue mais se rétrécit à mesure où nous entrons dans le cañon del Pato. Nous nous demandons si le bus, à ce stade, ne roule pas sur un de ses flancs...
Après 7 heures de bus de la mort, nous posons enfin notre sac à dos à Carraz. Agréable bourgade de la Cordillère Blanche, celle-ci est un point de départ idéal pour faire le trek de Santa Cruz. Avant de partir, nous devons nous préparer : trouver la carte, de la nourriture, s’assurer de la météo et nous reposer.
Le trek de Santa Cruz de 4 jours-3 nuits se déroule dans le Parc National de Huascarán, de Cashapampa a Vaquiera. Il est soi disant spectaculaire car passe au travers des montagnes et glaciers de plus de 6000 mètres avec en vedette, le Huascarán (la plus haute montagne du Pérou, 6.768 mètres) et l’Alpamayo.
Petite anecdote du Routard (sources à verifier donc…), lorsque vous regardez le jingle de la Paramount, ce sont en fait les montagnes de la Cordillère Blanche.Nous démarrons de Cashapampa à 2900 mètres d’altitude et nous enfonçons dans les nuages accrochés aux montagnes cisaillées.
Durant cette première journée, 900 mètres de dénivellés en 10 kms nous attendent. Facile me direz-vous. C’est ce qu’on se dit aussi et du coup nous prenons le temps d’apprécier le torrent que nous longerons pendant deux jours.
Malgré ce nombre incalculable de pauses, nous pensions tout de même, après 5h30 de rando, avoir largement dépassé l’aire naturelle de campement et du coup nous plantons la tente à 3800 mètres d’altitude, juste avant que la pluie n'arrive. C’est le genre de journée où vous êtes ravis d’avoir au menu une soupe chinoise déshydratée et où vous aimez vous coucher à 18 heures.
Au programme “officiel” : 14 kms et 500 mètres de dénivellée. Tout cela, c’était sans compter qu’on se perdrait 1000 fois et qu’on ne parviendrait jamais à franchir le torrent, toujours le même.
Une fois encore nous n’avons pas trouvé l’aire de campement (vous avez déjà compris que nous la trouverons le lendemain, ¾ d’heure plus tard). Ce soir là, c’est depackage sous la pluie et rebelotte le lendemain pour le repackage. TRES AGREABLE. Mais, on nous avait prévenus, à cette saison, pas un chat mais la pluie est de la partie.
L'inaccessible Punta |
Une des journées de rando les plus difficiles, avec quelques belles récompenses tout de nême.
Avec un peu d'imagination, on aperçoit les cimes du Taulliraju |
Désormais nous marchons dans la vallé de Huaripampa.
Quelques vaches nous accompagnent devant ce spectacle |
Nous n’en voyons pas le bout mais pour cette dernière étape, nous trouvons finalement l’aire et nous installons sans la pluie. Ce soir, nous finissons tout ce que nous trouvons dans nos sacs : pâtes, oeufs, avocats, mangue…Un festin.
Arrivés à Vaquería, fin de notre périple, il nous faut rejoindre les lagunas de Llaganuco, vert émeraude, en colectivos (taxis collectifs) par une route époustouflante de lacets.
Après ces 4 jours reposants, une bonne nuit nous attend dans notre bus-cama, direction Lima.
Enfin un signe de vie après tous ces jours de silence...... tout ce temps et toutes ces aventures....Ca plus l'incroyable nouvelle révélée ce matin même par le petit marseillais bien connu, "le petit monde d'Antoine", c'est trop d'émotions en un seul jour : je regagne mon hamac , je feuillete votre album de photos et je pense à la joie d'Antoine de Virginie et de Bruno. Michel
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