dimanche 6 février 2011

Un ptit 4000 ???

C'est écrit dans les guides : avant de s'attaquer à l'ascension de n'importe quel sommet d'Equateur, il est fortement recommandé de rester 2-3 jours à Quito pour s'acclimater et s'habituer doucement à l'air qui se fait de plus en plus rare avec l'altitude.



Consciencieux de prudents, nous avons respecté les recommandations. Comme Julie le précisait dans le dernier message, Quito est une ville animée et charmante. Le centre historique au passé colonial est coloré et bouillant de vendeurs et animations en tout genre ; les visages sont apaisés et toujours bienveillants, meme envers des gringos comme nous (la blondeur de Julie et ma taille détonnent quelque peu...).



Les Quitenos ont du gout. Pour les constructions d'abord, pour les alliances de couleurs, pour les jardins et pour la cuisines. Ils ont également un sens de la débrouillardise et de la solidarité qui rafraichit radicalement nos habitudes étriquées de garanties et de cynisme. En ce sens, on sent vraiment que la ville vit, au sens le plus vivifiant du terme.

Mais trêves de poncifs, après 3-4 jours à Quito, à s'enivrer de gaz d'échappement (parait-il que raffiner le pétrole coute cher, ce qui explique ces fumées noire qui tapissent  nos poumons), il est grand temps de prendre de la hauteur.

Le Mont Pinchincha est un volcan en activité (pas d'inquiétude, c'est le cas de la quasi totalité des volcans en Equateur) qui culmine à 4 680 mètres sur les hauteurs de Quito. On accède au début de la randonnée par téléphérique (l'étonnante impression de monter à la Bastille, à Grenoble).
Là-haut, il y a moins d'air donc on s'essoufle et se fatigue plus vite.

Dès les premiers pas, on le sent bien : l'impression d'avoir des enclumes aux pieds et un seul poumon. Mais une fois le bon rythme trouvé, on peut lever le nez et apprécier les paysages valonnés, sculptés au fil des éruptions, la végétation désolée faite d'herbes seches et de mousses verte et brune.

La première partie du parcours nous rallie le long d'un faux plat au pied du volcan ; un massif noirâtre écorché de roches saillantes, de sable et d'une végétation grasse, résistante et étonnamment colorée.



Un Monde de Sensation #1

Il faut dire que ce sommet est la plupart du temps dans les nuages. Au fil de l'ascension, les conditions climatiques évoluent en un claquement de doigt : une purée de pois qu'on croirait installée peut se retirer comme une couette et laisser percer soudainement une forte éclaircie (forte, car sur l'équateur, à 4000 mètres, on est tout près du soleil, et il ne fait pas de cadeaux).

Un Monde de Sensation #2

A mesure qu'on se rapproche du sommet, la végétation cède la place à des roches acérées, taillées par les vents violents qui coiffent régulièrement le volcan. A cette altitude, le souffle se fait de plus en plus court et la fatigue ébranle la lucidité. Cela ressemble à un lente hypoglycémie mais ce n'en est pas. C'est l'altitude, il faut boire souvent et se ménager des pauses.
Nous partageons cette saine souffrance et l'immense satisfaction d'atteindre enfin le sommet avec une Américaine et un Australien qui nous accompagnerons également pendant la descente.


Exténués par ces longues heures de marche et quelque peu groggy par ces altitudes inhabituelles, nous finiront la journée dans un bar à la Planet Hollywood que nos compagnons de cordée avaient idenfié comme "authentic".
Ah ces gringos...

4 commentaires:

  1. Allez, dites-le nous qu'avec quelques feuilles de coca dans la bouche, c'est bien plus facile de braver les sommets !

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  2. Marc, pourquoi que ton bonhomme il porte une jupe maintenant? et vous avez adopté un canard???

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  3. Passionnant, mais attention car après "un ptit 4000" je m'attends à "un grrrrand 5000" !

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  4. Je tiens à te féliciter Marc : ton bonhomme est très moche et fait contraste avec le gout équatorien pour le choix des couleurs ;) !!

    A bientôt pour de nouveaux mondes de sensations à ne pas rater (d'ailleurs il me semble que la photo de Julie au milieu de cette flore ""plumienne" devrait s'intituler "un Monde de Sensation #0").
    dOmdUb

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