lundi 28 février 2011

Into the Woof... (ou presque)

Ça y est, nous y sommes !

L'étape de JUNGLE (AAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!)

La grande, la dure, celle qui fait peur...

Celle qui doit nous voir vivre pendant deux semaines, immergés dans une famille Kichwas au fin fond de la sauvage et inhospitalière forêt amazonienne.


L'histoire commence donc à Téna, bourgade tropicale mais paisible située à l'orée de l'Amazonie. C'est ici qu'est donné le point de rendez-vous pour se rendre à Tamia Yura, un centre de conservation géré par une communauté Kichwas qui accueille des volontaires pour travailler - et apprendre - sur les plantes amazoniennes et plus spécifiquement sur les plantes médicinales. En arrivant, nous apprenons que le patriarche de la famille, qui a fondé le site et planté tous les arbres est le fils d'un shaman qui lui a appris tout ce qu'il savait sur les plantes et leurs propriétés. C'est pour cela qu'il a dédié sa vie à récupérer et protéger des semences ancestrales et utilisées par ses aïeux.
Mais revenons à l'histoire. Nous arrivons donc à Tamia Yura, qui signifie en Kichwa Arbre à Pluie, du nom de l'arbre qui selon la légende a sauvé les ancêtres d'une sécheresse mortelle. Nous sommes escortés par Laidi, la presque-cadette de la famille (ils sont 10 frères et soeurs), qui parle couramment espagnol et fait beaucoup d'efforts pour faciliter notre accueil. La maison est construite en bois, et le toit est maillé de larges feuilles séchées. Perchées à soixante centimètres du sol (qui laissent présager de bonnes petites averses...), elle comprend quelques chambres (plutôt dépouillées, vous vous en doutez) une cuisine (rustique, elle aussi) et une salle à manger. Bien sur, il 'y a pas de fenêtre ; toute la maison est ouverte aux quatre vents, mais le climat explique aisément cette architecture. En effet, il règne une humidité importante qui rend nécessaire la création de courants d'air, si légers soient ils pour que ce soit respirable.
Et lorsqu'il ne fait pas 40°C, il pleut des cordes.

Nous sommes arrivés vendredi en début d'après midi à la maison, où était réunie une bonne partie de la grande famille. Tous très gentils, parlant parfois espagnol pour nous faciliter la compréhension, ils nous reçoivent avec un bon déjeuner nourrissant à base de soupe, de riz et de yuca (attention, si vous essayez chez vous, il faut le cuire !).
Comme il pleut cet après midi, nous ne travaillerons pas, c'est la règle ici. Du coup, chacun vaque à ses occupations... Julie et moi nous promènerons, bouquinerons et nous ferons dévorer par les moustiques jusqu'à ce que la nuit tombe et nous avec elle.


La douce berceuse de l'Amazonie



La dure condition du Wwoofer

Le lendemain, le chef de la police et sa famille débarquent à Tamia Yura pour visiter le site et la caverne. La caverne ? Et oui ! Le Papa a depuis quelques années découvert une grotte en voyant tomber sa vache dedans par accident, et a suivi ses longs couloirs creusés par les eaux souterraines...

Nous avons donc pu profiter d'une excursions spéléologiques à l'œil. Les brevets de guide-moniteurs, règles de sécurité et assurances étaient elles aussi à l'œil, mais cela n'avait pas du tout l'air d'étonner le chef de la police qui était occupé à se pinturlurer le visage avec de l'argile rouge trouvé au hasard d'une galerie.

Cherchez l'intrus parmi ces peaux rouges

Le reste du terrain est un florilège de plantes tropicales endémiques, de fleurs cocktails de couleurs dans un grouillement de vie sauvage assourdissant mais vivifiant.


Tamia Yura, vers 17h...













C’est également ce jour là que la mama nous fera découvrir une spécialité locale : la chicha (prononcer tchitcha). De couleur orangée et servie dans un grand verre, cette boisson nous a tout d’abord parue fort appétissante. Puis, à la première gorgée, un fort gout acre envahit la bouche et un relent amer provoque une intense nausée…
Sous le regard bienveillant de la matriarche, je ne peux m’empêcher d’apparaître surpris puis feint l’admiration, si bien que Julie – qui s’apprête à gouter - n’y voit que du feu… Je dois avouer qu’elle aussi a bien joué la comédie après un équarquillement des yeux qu'elle aurait bien voulu réprouver. Bien après avoir jeté le reste dans les fleurs, nous apprendrons que cette mixture macère pendant des mois et est préparée entre autre avec… de la salive pour favoriser la macération. Miam !

Le jour suivant, dimanche, la famille se réunit aux abords de la ville pour regarder le football et supporter l'équipe de la communauté, les Awapungos. Nous les suivons pour profiter de cette tranche de vie typique. Seulement, ce matin, il fait chaud et nous n'avons pas pensé à prendre de l'eau ; c'est bien dommage parce que sur le bord du terrain, ça cogne bien. Après le premier match, nous prenons congé de nos hôtes pour aller nous désaltérer à une échoppe du centre et dévorer un déjeuner gras et sucré. Nous craquerons en fin de repas pour un désert : une tarte à la crème et aux fruits...

Ces détails semblent sans doute sans grand intérêt mais ils sont les indices qui vont nous voir débarquer le lendemain matin, après une nuit de fièvre fulgurante pour Julie, aux emergencias de l'hôpital de Tena. Fiévreuse, faible et terrassée par de violents maux de ventre, Julie souffre en réalité de déshydratation qui flirte avec l'infection urinaire, doublée d'une intoxication alimentaire (ah... la bonne tarte à la crème...).



Petite averse quotidienne

Les jours qui suivent sont peu captivants. Disons que ce sont ceux de la réhydratation et de la convalescence dans un hôtel assez miteux (mais bien pour ici) avec ventilateur au plafond tournant à fond jour et nuit (l’occasion pour nous d’imaginer le nombre de décès annuels par décapitation dans des chambres équipées de tels ventilateurs délabrés).
C'est aussi une amère déception pour nous de ne pas avoir pu vivre l'étape de la jungle à 100%, et cette pause forcée nous précipite dans un franc coup de moins bien (qui atteint son paroxysme quand nous visitons le parc botanique de Tena, sorte de zoo de Vincennes local, avec tout ce que ça peut avoir de glauque et écœurant).

Après 4-5 jours alités ou presque, nous sortons de notre sédentarité samedi pour découvrir, à quelques kilomètres de Tena, les cascades de las Latas. Cette balade à travers la forêt reprend les mêmes conditions que nous avions gouté à Tamia Yura (chaleur étouffante, humidité à son maximum) mais également une flore et une faune exaltées pour notre plus grand bonheur.

Une sortie nature qui nous revigore et remet en selle notre appétit d’itinérance.


La cascade de Latas


Un monde de sensation #4
Petite leçon de plongeon...

1 commentaire:

  1. Moi je me serais méfié avec le nom de la ville. "Tenã" ca sonne pas bon gastriquement.

    En tout cas l'épisode de la chicha aura au moins eu le mérite de bien me faire marrer. Surtout la feinte actor studio que tu mets a Julie :)).
    D'ailleurs ca fait un peu penser à "Kloug" et autre alcool de crapaud tout ca...

    "Vous en avez déjà bu ? C'est goutu, ça a du retour !!! et "ça déboucherai un chiotte"

    dOmdUb

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