vendredi 18 mars 2011

Papallacta ou l'étape inattendue

Il y a des étapes, comme celles-là, que vous n'aviez pas prévues et qui pourtant vous laisse de beaux souvenirs. En effet, nous devions revenir plus tôt de la station scientifique dans la semaine, nous devions vite être sur Quito pour régler notre problème de visa, nous devions prendre un long bus. 
Mais voilà, parfois il faut savoir chambouler ses plans. 
Lorsque David, Directeur de la station scientifique, nous propose de faire la route avec lui vendredi, nous acceptons pour prolonger le rêve et la magie Yasuni à ses côtés. Comme à l'habitude, je regarde attentivement le tracé que nous allons faire et m'aperçois que nous passerons par Papallacta décrit comme la ville des thermes luxueux. 

Avec ces éléments en tête, nous décidons tout de même d'y faire une pause, après dix heures de voyage et la traversée, à nouveau, de la chaude province de l'Orellana puis des vertes et pluvieuses réserves écologiques de Sumaco-Galeras et de l'Antisana. Mine de rien nous voilà à nouveau perchés dans les Andes, à haute altitude. Niché dans un écrin de verdure, ce village, finalement authentique, semble endormi. Il y fait frais et nous sortons avec un certain plaisir nos polaires. 

Papallacta en bas à droite
Nous traversons le village jusqu'à trouver à l'avant dernière maison une auberge tenue par une vieille adorable. Ambiance kitsch et mobilier année 50 à l'intérieur mais on s'y sent bien. Dans la salle à manger, un jukebox équatorien semble lui aussi s'être assoupi dans ces mêmes années. Au menu du soir, la vieille dame nous propose une soupe au fromage et légumes suivi de, vous vous en doutez, riz et poulet. Mais avec une saveur particulière. 
La nuit fut elle aussi inattendue. Marc, qui m'assurait au dîner que "l'altitude ne lui faisait rien, bien au contraire...", s'étala dans la salle de bains sans me prévenir. Plus de peur que de mal et passée la séquence "Urgences" en pleine nuit, nous avons au petit matin pris notre maillot de bain pour les thermes. 
Face au volcan Antisana, nous plongeons dans une eau tantôt à 35°C, tantôt à 45°C puisée à la source des volcans.
Volcan Antisana. Le premier qui se découvre de ses nuages depuis notre arrivée
Les thermes ne semblent pas être un piège à touristes : ils sont bien dissimulés dans le paysage, entourés de végétation et nous voyons beaucoup de quiteños qui viennent s'y détendre. En voici l'exemple le plus parlant...

Malheureusement, ce quiteños-ci semble avoir oublié de mettre sa crème solaire...


La deuxième journée fut un peu plus intense, car après avoir pu scruter l'horizon durant toute une journée depuis les thermes, nous avons décidé de faire une randonnée. Ici, la pratique de cette activité, seuls, est un peu compliquée. Il faut surmonter l'épreuve psychologique du garde vous disant "un guia, es necesario, no obligatorio, pero necesario". Passé cela, on vous remet une superbe carte, on vous fait payer l'entrée et on vous souhaite bonne chance. 

Après 20 mètres, première pause. Rappelez vous, on est à 3400 !
Les panneaux manquent mais nous finissons par trouver le sentier et grimpons de 600 mètres à travers une forêt semi-humide puis une végétation plus basse et clairsemée.

Sommet du Pico Oso, 3987 mètres
Arrivés au sommet, non sans quelques difficultés pour ma part, nous avons une vue à 360 ° sur les montagnes alentours et le paramo andin. Nous voyons au loin un deuxième volcan découvert et enneigé, le Cayambe. Quito, au loin, nous attend pour quelques jours, c'est l'heure de la descente.

Ce qu'il y a de plus inattendu dans tout ça, ce n'est pas tellement cette étape vivifiante, mais c'est bien la trajectoire que va prendre notre voyage. En effet, nous n'avons pas pu résoudre notre problème de visa à Quito et nous avons droit au total à 90 jours en Equateur. Nous ne le savions pas ou plutôt les règles ont changé en cours de route... Il nous faut donc aller nous balader quelques 43 jours ailleurs.

Sans trop hésiter, nous partirons vers le Pérou et la Bolivie à compter du 20 mars.


3 commentaires:

  1. Bravo vous deux, je vous aime !

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  2. Marc veut se faire passer pour Le Che, on dirait...

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  3. Pas de panique, j'ai tout coupé à Quito !
    Maintenant, c'est plutôt Oui-Oui au Pérou...

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