lundi 6 juin 2011

Sur les pas de Darwin

Les îles Galapagos ont été découvertes en 1535 par Tomas de Berlanga mais c’est véritablement Charles Darwin qui les rendit célèbres avec sa théorie sur la sélection naturelle et l’évolution des espèces au 19ème siècle.
2011, 19 mai, nous nous posons, en avion sur ce paradis terrestre et marin. Archipel composé de 48 îles, nous n’en visiterons « que » trois d’entre elles. Pour atteindre les autres, il faut être un bon nageur ou un des riches 169 998 américains (annuel) qui fait une croisière. Nous, les deux (de moins en moins riches) touristes restants, optons pour la découverte à pied et palmes.


L'emblème et star des Galapagos

 Santa Cruz, passage obligé
Ici, on arrive ou on part vers l’aéroport, on saute sur l’un des nombreux bateaux croisière ou navette inter-îles. Le port est en mouvement permanent, le malecon déverse des hordes de touristes ; mais à la descente du bus nous faisons abstraction de ces vagues déferlantes pour nous concentrer sur le cadre : devant nous, une petite falaise de blocs de roche volcanique envahie par un vert pur tombe dans les eaux du petit port teintées ici de bleu turquoise ; un peu plus loin, les pêcheurs reviennent les bras chargés de thon rouge et d’espadon, attendus de patte ferme par les pélicans prêts à tout pour engloutir dans leur gosier une miette du précieux trésor.


 Nous poussons la marche vers Bahia des Tortugas. Un chemin spécialement aménagé nous y mène. Autour de ce corridor pavé et ordonné se déploie une jungle surprenante avec notamment l’arbre-cactus, espèce endémique.


Au bout, la plage, au sable farineux et aux grosses vagues, Pacifique oblige. Mais celles-ci ne nous intéressent guère, face à la rencontre inattendue que nous faisons : l’iguane.
Se dédie principalement au bronzage, à la paresse et au regroupement invasif. Nous dégustons des yeux ce spectacle en ayant la sensation d’avoir fait un bond en arrière de plusieurs millénaires.

Ca n'a pas l'air gentil comme ça, mais là ils font du sur place

Bain de soleil pour Marc et Julie
Qui a dit que le soleil des Galapagos était nocif pour la peau ?




Nous arrivons enfin à Tortuga Bay, nettement plus calme que la précédente plage. Nous découvrons ce qu’est la mangrove (palétuviers ou buissons enracinés en bord de mer dans le sable) et comprenons à la lecture des panneaux que ce type d’écosystème est menacé par la montée des eaux et le mouvement du sable alors même qu'elle est un élément vital à la survie de certaines espèces marines.
Nous profitons des rayons de soleil déclinant pour cette première journée.




 
Nos autres passages sur Santa Cruz ne nous laisseront pas un souvenir aussi riche et varié que l’épisode décrit ci-dessus. Nous filons dès le lendemain pour Isabela.

Isabela, paradis (encore un peu) oublié
Lors de notre transfert en bateau, nous passons à proximité de différents îlots : myriades de roches disséminées ; certaines semblent même avoir été taillés pour le touriste en prenant des allures de tortues… Isabela se rapproche. Ile la plus grande de tout l’archipel, elle est aussi la moins peuplée. Il y a trois ans, paraît-il, il n’y avait pas encore de touristes, pas d’hôtels. Le port est un simple ponton, le nombre de bateau insignifiant et un comité d’accueil tout particulier nous laissent ébahis.

Lions de mer
C’est charmé par cette authenticité que nous nous mettons en quête de trouver un camping, en pleine nature. Vaste illusion ! Tous les terrains indiqués sur nos cartes n’existent plus ou sont temporairement fermés. Les hôtels sont vides, il faut les remplir. Vexés, nous allons demander pour deux nuits durant le terrain d’une villageoise et nous doucherons dans les toilettes publiques.


Nous abandonnerons vite cette précarité pour opter pour un petit hôtel économique et bien placé.


Côté plage
Côté Hostal

Côté village
Côté route en sable
Au cours de ces quelques jours de tranquillité, nous partons, seuls, à la découverte des richesses de l’île. Nous prenons conscience que faire le tour de l’île à pied relève de l’exploit voire de la bêtise : il n’y a que deux sentiers (de 400m et de 10 km), une unique route, de 18 km, le reste n’est que végétation dense, épineuse et volontairement resté à l’état sauvage.



Nous sommes seuls mais restons encadrés par ces limites. Cela ne nous empêchera pas de profiter pleinement des possibilités offertes : snorkelling, observation du bal des oiseaux, farniente sur les plages désertes et prise de contact avec les tortues.

Concha de la Perla ou notre ponton de snorkelling
Le snorkelling, c'est un peu la plongée pour les nuls. Sans bouteille, uniquement au masque-tuba-palmes, les eaux doivent être peu profondes pour bien distinguer ce mystérieux monde. Nous nous lançons donc. Nous nous retrouvons vite portés par les courants au milieu des lions de mer qui semblent joueurs ce matin là. C'est un peu Seaworld ou Marineland grandeur nature. Ils sont d'une agilité époustouflante, ils nous rasent sans jamais nous toucher, nous nous fatiguons à les poursuivre. Ils nous mordillent les palmes, nous effraient parfois avec leur gueule grande ouverte et leur cri mais nous font beaucoup rire et boire la tasse.


Les courants nous portent ensuite au plus près d'étranges rochers endormis. A moitié sous le sable, avec de grosses carapaces visqueuses, nous rencontrons les tortues de mer. Quasi inexistantes endormies, elles réveillent avec leur élégance les fonds marins lorsqu'elles virevoltent. Elles nous emmènent vers des bancs de poissons aux couleurs fluorescentes. Des plus petits au plus gros, on se croirait dans un aquarium géant : mes préférés sont les bleus à queue jaune avec trois petits boutons leur donnant un look très smart.
C'est difficile de vous décrire tout cela sans image...

Revenons à des activités plus terriennes.



Crabe étonnamment peu farouche, nous présupposons qu'il est aveugle

Plage en formation, à base de coraux et autres roches

 Petite séquence fous à pattes bleues :

Fous à pattes bleues au repos
Prise d'envol
Repérage
Préparation de l'attaque kamikaze toujours en groupe

Allez, parce que la connexion est bonne, en prime un petit film...


L'une de nos autres activités phare : l'observation des tortues. Il ne vous aura pas échappé que Galapagos signifie tortue en espagnol. Parmi les 12 espèces de grosses tortues recensées dans le monde, 5 se trouvent aux Galapagos. Décimés par les conquistadors, les pêcheurs de baleines et les chiens, celles-ci étaient en voie de disparition dans les années 90. Des centres d'élevage permettent petit à petit de les réintroduire, une fois vaillantes (vers 5 ans) dans la nature.


Tortue en pleine nature, un peu sauvage face à nous

Tortues dans le centre d'élevage, nettement plus sociables...

... et décomplexées


Après 5 jours où nous nous en sommes mis plein les mirettes, nous décidons d'aller sur San Cristobal, décrites comme la délaissée des touristes et la moins intéressante. Notre préférée pourtant.


San Cristobal, discrètement effacée
San Cristobal avec sa ville Puerto Baquerizo Moreno est la capitale administrative des Galapagos. La plus peuplée en hommes et lions de mer, nous la trouvons moins agressive et plus en paix avec elle-même.

Squat version Galapagos sur le malecon

Une fois de plus, pas de camping, mais nous allons nous dénicher une petite cabane genre Robinson Crusoë, à 10 mètres de la plage au coucher de soleil.


 

Les sentiers plus nombreux, nous offrent la possibilité de faire des balades, du VTT et toujours du snorkelling dans un paysage fidèle aux images d'Epinal. Le petit plus de l'île : une balade avec des petites raies marrons et des plus grandes à pois blanc.




Puerto Chino, après 25 km de VTT, jolie récompense
Après ces 15 jours de pur bonheur, nous n'en revenons toujours pas.
Si la faune et la flore restent indescriptibles sur ce blog, Darwin n’aurait peut-être pas du faire l’éloge de ces îles « Enchantées ». Trop belles pour être détruites, trop fragiles pour être connues, pour combien de temps ce paradis insolite résistera à la pression touristique ? Le compte à rebours a déjà commencé et ce depuis 1535...

I love boobies, traduisez, j'adore les fous à pattes bleues !

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